jeudi 18 décembre 2008

Tokyo Nintendo Nerds : Tortue Ninja

La petite histoire commence un Samedi, lors d'une balade a Akihabara, ou la tentation se fit telle que l'on y résista pas: achat compulsif d'une Nes et de Tortues Ninja premier du nom (Teenage Mutant Hero Turtles ou Geki Kame Ninja Den en jap), avec l'ambitieuse intention d'en venir à bout, UNE FOIS POUR TOUTES.


La déception du fan


Pour ceux assez jeunes pour se souvenir, ce jeu sortit en 89 du siècle dernier, et fut accueilli par nous, jeunes et naïfs fans du dessin

animés, avec grand enthousiasme.

De plus, ce jeu était vendu en bundle avec la fameuse NES en France, et soutenu par des pubs télé ultra aguicheuses qui donnaient envie de se le procurer a tout prix, quitte a louer sa petite sœur pour y parvenir.

La déception n'en fut que proportionnelle, ce jeu se révélant d'une médiocrité sans nom, doublé d'une difficulté à pleurer du sang.

Tout commence pourtant bien, avec un scénario crédible pour la licence, à savoir : sauver la ville.

Le casting semblait lui aussi au rendez-vous. L'introduction nous dévoile la présence de nos quatre tortues pizzavores, de Splinter le rat poussiéreux, la journaliste April Oneil (que j'ai jamais pu saquer), et enfin le Dark Vador local alias Shredder.

L'eau a la bouche, on s'adonne alors à la rêverie en s'imaginant pouvoir combattre tous les gros méchants la licence. Mais quelle erreur ; car passé cette façade, des premières minutes de jeux jusqu'à la fin du titre, ça sera génocide de mouches, de scarabées chelous, de monstres les plus improbables tels que des kangourous robots, des espèces de paires de jambes volantes avec du poil a leur jonction ou encore des hommes en feu !!??

Bref, on assiste à un véritable bal des horreurs que même la pauvre femme à barbe domine de part son charisme. Non mais quelle tristesse...


Gameplay tortueux


Quel plaisir de retrouver ce jeu de plateforme/action aux contrôles approximatifs du à une gravité lunaire, et où chaque saut au dessus d'un précipice est un défit héroïque. Pour ma part étant petit, le nombre de fois où j'ai passe le troisième niveau nécessitant une succession de sauts dans les égouts, est à compter sur les doigts d’un mauvais Yakuza. Je ne développerai pas sur les bugs en tout genre et autres ralentissements qui agrémentent le jeu. Il faut admettre que cela fait partie intrinsèquement du charme d’un jeu de l’époque.


On peut switcher a tout moment de tortue, chacune possédant son arme caractéristique ainsi que sa propre barre de vie. Si jamais je vous ai donne envie d’y jouer, vous verrez que votre préférence en matière de tortue ira naturellement vers Donatello. En effet son bâton possédant une longue portée, fait plus mal ; et il faut dire que toutes les autres armes sont complètement péraves. En plus de cet arsenal, on a la possibilité de ramasser des armes secondaires, à ne surtout pas négliger, non non non, car sous leur aspect facultatif, elles permettent tout de même de finir le jeu.


Les niveaux se succèdent entre une phase vue de haut où vous vous baladez sur la carte, et celles vue de profil des lors que vous pénétrez dans un bâtiment ou autre égout, tout ceci jusqu'à l’impossible Technodrome.

On notera que le deuxième niveau vous plongera dans une phase sous-marine minutée où sans explications vous devrez désamorcer des bombes disséminées ça et là.

Aujourd’hui je continue de penser que ce passage fut la raison pour laquelle 75% des joueurs ont lâché l’affaire sur ce jeu.


20 ans après je raconte ma vie


Dimanche dernier, Joss mon compère de review est venu à la maison, on a bouloté quelques restes de sushi, bu une bière, puis allumé la NES avec Tortue Janine dedans.

Cette fois ci, pas moyen de perdre, pour venir à bout du Technodrome et de ses couloirs remplis d ennemis trop showwwtime, il faut obligatoirement faire le plein d'armes au niveau 3; le niveau des égouts avec sa succession de sauts.

Comparé à quand j’avais 7 ans, ce niveau est devenu une simple formalité, a part le fait qu il faille faire 1000 aller-retour dans une des maisons pour récupérer à peut près 60 à 80 espèce de « sonicbooms » (armes secondaires) par tortue, et que cela prend pas mal de temps… environ 45min… Et croyez en mon expérience, sans ces armes, le Technodrome est juste infaisable.

N'empêche que ce Technodrome, ce fut tout de même chaud sa maman. Le dernier couloir d'une longueur infinie est bourré de cosmonautes trop relous à buter; enfin surtout faisant trop mal; et c’est là qu’une extrême vigilance et un usage jusqu’à l’abus des dits sonicbooms est obligatoire. D'ou l idée de faire le plein sur chaque tortue au 3eme level (Technodrome est le 6 eme level).

Bon, quand le couloir fut terminé, et une fois arrivé à la porte de Shredder, chaque tortue ne possédait plus que deux carreaux de vie (sur une dizaine). Dans le Technodrome, deux carreaux de vie au référentiel tortue, rapportés à celui de l'humain donne l'équivalent suivant:

C’est comme si un matin tu te cognais contre le pied de ton lit et que tu mourrais. En gros tout a la puissance d'une scie circulaire géante et toi tu es un asthmatique au stade 20 du cancer du poumon avec les pieds plats.


Si une tortue meure, c'est retour début du niveau avec les trois restantes à l'agonie: autrement dit impossible de passer la première salle. Grossomodo, pas le droit de mourir, et ne pas mourir à Shredder avec si peu de Fe-Li, dans nos têtes a tous, c'était mortadelle...


Je pénètre dans la salle... personne.

Je ne bouge pas et attend qu'il apparaisse.

Soudain Joss me crie "bouge de cette plateforme viiiiteeee il va apparaitre là !!!"

De si tôt, je bondis et descend au niveau inférieur ! Juste le temps d’eviter que les éclairs précédant son apparition ne foudroient ma pauvre turtle.

C'est vraiment lui ! Shredder ! La première fois que je le vois !!!

Depuis la première fois ou j ai joué au jeu… en 1991 se sont ecoulés 17ans !! Je crois que je suis prêt aujourd'hui !

Pas le temps de verser une larme sur les années passées, ni de s'inquiéter du fait que fin 2008, à l’heure de la Next-Gen, je joue à la NES le week-end avec un pote de 28 ans..


Shredder ramène sa fraise, je le dégomme une fois avec un sonicboom. Il recule, sa barre d'énergie descend vite.

Je redégaine et le rosse une fois, deux fois, trois fois !!!

Il disparaît en une explosion de gros pixels

!!! Ça y est on a gagner .... ON A VAINCU TMHT ET CETTE P.TAIN DE NES !!!!!

Ce sentiment du devoir accompli est indescriptible, du bonheur a son état le plus brut, s'en suivent accolades sincères et félicitations avec mon partenaire, puis prises de photos devant la fin du jeu... désolé...


Brièvement, sachez que la fin est d'une pauvreté innommable, trois misérables scènes de texte avec un Splinter dégueu et cette mocheté d'April Oneil vous congratulant (voir photos de la honte ci dessous).

Mais bon, que de satisfaction.


Cowabunga à tous.


Observez la joie non dissimulée après la victoire.

1 commentaire:

  1. Pour tout ceux qui se demandent a quoi 2 keums francais vivant a Tokyo peuvent bien passer leur week end, ils ont la réponse. ou pas.

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